La réussite d’un mémoire passe par le respect des règles et des standards d’écriture sur le plan académique. L’un des aspects qui créent le plus de confusion, c’est de savoir s’il faut utiliser “je” ou “nous” dans un mémoire. Cet article vous donne des indications pratiques qui vous permettront de comprendre l’utilisation de la première personne dans les projets.
De manière générale, lors des travaux de rédaction académique, qu’il s’agisse d’une dissertation ou d’un mémoire, l’utilisation de la première personne est recommandée. Il peut s’agir de la première personne du singulier (je) ou alors de la première personne du pluriel (nous). Cependant, en fonction des domaines d’études et des disciplines, l’utilisation du je ou nous dans un mémoire crée beaucoup de confusion.
L’emploie de la première personne du singulier, par exemple, vise à personnaliser un peu plus la rédaction. Cela permet de mieux distinguer votre réflexion de celles d’autres auteurs. C’est un aspect très important, surtout dans le cadre des interprétations. D’autre part, l’utilisation de la première personne facilite la clarté du texte.
En effet, en écrivant à la première personne, le lecteur comprend tout de suite qu’il s’agit de votre idée, et non celle d’une autre personne. Néanmoins, il est recommandé de ne pas trop surfer sur ce ton personnel.
Il convient de dire que l’utilisation de la première personne vise plusieurs objectifs :
Organiser le texte
Il est indispensable de bien structurer votre texte académique et plus particulièrement vos idées et arguments. Pour cela, l’utilisation de la première personne est quasiment incontournable.
Par exemple, s’il s’agit de présenter un ensemble d’arguments, vous pouvez formuler de cette manière : “De prime abord, nous allons aborder…..”, “Enfin, nous procéderons à une analyse de…..”
Se positionner par rapport à d’autres sources
Pour mener à bien vos écrits scientifiques, vous serez appelé à exploiter plusieurs sources bibliographiques. L’utilisation de la première personne est un moyen de vous démarquer par rapport à ces différentes sources. On pourrait ainsi avoir des phrases telles que :
Expliciter des affirmations et des actions
Il s’agit concrètement d’exprimer des opinions ou des idées personnelles compte tenu des travaux menés. On pourrait ainsi avoir des phrases telles que :
De manière globale, les disciplines sont regroupées en deux principales catégories, à savoir les sciences dures et les sciences molles. Ces groupes se distinguent particulièrement par leurs approches et méthodes.
Les sciences dures regroupent les domaines scientifiques avec des disciplines comme la physique, la chimie ou encore les mathématiques. Dans ces disciplines, les phénomènes sont mesurables, quantifiables et le plus souvent régis par des lois objectives.
À l’inverse, les sciences molles, comme la sociologie, la psychologie ou encore la philosophie, s’intéressent à des sujets un peu plus complexes. Les résultats dans ces disciplines ne sont pas aussi mesurables que dans les sciences dures où l’interprétation joue un rôle central.
Spécificités des sciences dures
Dans les sciences dures, l’objectivité est un principe fondamental. Ici, le chercheur cherche à se distancier de son travail pour donner l’impression que les résultats n’ont aucun trait de subjectivité. Dans ce contexte, utiliser “je” ou “nous” dans un mémoire est souvent perçu comme inapproprié.
Ainsi, l’accent est beaucoup plus mis sur les faits et les résultats, et non sur la personne qui les présente. De ce fait, les mémoires ou les thèses en sciences dures privilégient l’utilisation de la voix passive. C’est pourquoi dans ces disciplines, on a des formules de phrase telles que : “Les échantillons ont été analysés” ou “Les analyses effectuées montrent que”. Les phrases à la voix passive permettent de mettre en avant les actions menées sans vraiment mentionner l’auteur.
Et les sciences molles ?
En revanche, dans les sciences molles, l’interprétation personnelle et l’analyse critique de l’auteur sont souvent au cœur de la recherche. C’est pourquoi l’utilisation de la première personne y est donc plus courante et acceptée.
Ici, l’auteur est libre de se mettre en avant en présentant le résultat de ses travaux. Par exemple, un sociologue pourrait écrire : “J’ai observé que…” pendant que le philosophe pourrait écrire “Je soutiens que…”.
Dans un cas comme dans l’autre, l’auteur assume sa position et le dit de manière claire. Contrairement aux sciences dures qui peuvent objectivement être vérifiées, les sciences molles ont un caractère beaucoup plus subjectif. Le plus important ici est donc d’étayer ses idées par des arguments pertinents et suffisamment convaincants.
Cependant, il faut dire que même dans les sciences molles, l’usage de la première personne doit être encadré. En fonction des attentes et des consignes de l’établissement, il est parfois préférable d’alterner entre “nous” et “je” dans un mémoire et la voix passive afin de maintenir une certaine neutralité.
Par exemple, dans le cadre d’une science molle, il est possible d’écrire : “Les résultats ont été analysés en fonction des théories existantes”.
Enfin, il convient de mentionner que l’utilisation de la première personne peut également dépendre de plusieurs autres paramètres.
Dans un mémoire dire “je” ou “nous” dépend souvent de la nature de la discipline. On a d’un côté les disciplines individuelles et de l’autre les disciplines collaboratives. Dans les disciplines individuelles, comme la philosophie ou l’histoire, l’utilisation du “je” est plus fréquente, car l’auteur met en avant son analyse personnelle et ses réflexions.
Par exemple, un historien peut écrire : “Je soutiens que cet événement a joué un rôle central dans l’évolution de….” Cela permet à l’auteur de s’approprier pleinement ses idées et de les assumer.
En revanche, dans les disciplines collaboratives, comme la biologie, l’ingénierie, l’emploi du “nous” est plus courant, car les recherches sont très souvent le fruit d’un travail d’équipe. On peut donc avoir des phrases telles que : “Nous avons observé que…”. Cela reflète l’implication de plusieurs auteurs dans le processus de recherche.
L’utilisation du “je” ou du “nous” varie également selon les langues. En anglais, par exemple, l’usage du “we” est fréquent, même si le travail est individuel. En revanche, en français, l’emploi du “je” est plus accepté dans les travaux individuels pour souligner la subjectivité et l’implication de l’auteur.
Dans un mémoire, on dit je ou nous ? C’est une question qui préoccupe de nombreux étudiants. Ce qu’il faut dire d’entrée de jeu, c’est que le choix varie selon les différentes sections du document et leur contenu.
Dans l’introduction par exemple, l’usage du “je” est souvent recommandé, surtout pour un travail individuel, car il permet à l’auteur de poser clairement ses objectifs et hypothèses. L’auteur pourrait dire : “Dans ce mémoire, je vais explorer…”. Cependant, dans un travail collaboratif, l’introduction peut recourir au “nous” pour indiquer une démarche collective.
Dans la méthodologie, le “nous” est fréquemment utilisé, même dans des mémoires individuels, pour donner un ton plus formel et impersonnel aux étapes de l’étude : “Nous avons procédé à…”. Cela crée une distance entre l’auteur et l’expérience, rendant l’approche plus objective.
Les résultats, quant à eux, sont souvent présentés à la voix passive, sans le “je” ni le “nous” : “Les données ont été collectées…” Cependant, en fonction de la discipline, l’utilisation du “je” peut réapparaître dans la discussion pour mettre en lumière l’interprétation personnelle des résultats : “Je pense que ces résultats montrent…”.
Le choix entre “je” ou “nous” dans un mémoire dépend souvent du style personnel de l’auteur ainsi que des recommandations du directeur de mémoire. Certains auteurs privilégient un style plus direct et personnel, utilisant le “je” pour affirmer clairement leurs idées et analyses. Par exemple, un étudiant en littérature pourrait écrire : “Je soutiens que l’œuvre de…” .
Cependant, les attentes du directeur de mémoire jouent un rôle clé dans cette décision. Dans certaines disciplines, les directeurs encouragent l’utilisation du “nous”, même dans les mémoires individuels. Cela donne un ton plus académique et formel : Par exemple, “Nous avons analysé les données…” . Cela peut refléter une approche plus collaborative et impersonnelle, même si l’étudiant a travaillé seul.
L’utilisation du “nous” dans un mémoire est souvent perçue comme une manière de renforcer la neutralité académique. En employant ce pronom, l’auteur adopte une posture d’objectivité en se cachant derrière une identité collective fictive.
Ce procédé permet de minimiser l’ego du chercheur, en évitant d’attribuer de manière explicite les découvertes ou les analyses à une personne unique. En effet, l’utilisation du “nous” suggère une approche plus collaborative ou impersonnelle, même lorsqu’il s’agit de travaux individuels.
Par ailleurs, dans certains contextes académiques, l’usage du “je” est jugé trop subjectif, car il peut mettre en avant l’implication personnelle de l’auteur au détriment de la neutralité. À l’inverse, le “nous” aide à établir une certaine distance entre l’auteur et le contenu théorique du mémoire, offrant ainsi une perception d’impartialité.
Par exemple, en utilisant une formule telle que “Nous avons observé que…”, cela donne l’impression que les résultats parlent d’eux-mêmes, en dehors de toute influence individuelle.
Ainsi, en utilisant le “nous”, l’auteur met beaucoup plus l’accent sur la recherche elle-même, ce qui est souvent perçu comme plus rigoureux dans certains domaines académiques.
En conclusion, le choix entre “nous” ou “je” dans un mémoire est déterminé par plusieurs facteurs : la discipline, le style de l’auteur, les attentes académiques et le contexte. Bien que chaque approche ait ses avantages, il est essentiel de respecter les spécificités de votre domaine, qu’il s’agisse de sciences dures ou de sciences molles. Si vous ne savez toujours pas ce que vous devez écrire et comment le faire, vous pouvez nous demander de l’aide pour rédiger un mémoire.
Globalement, voici quelques conseils :
FAQ
Quel pronom choisir pour rédiger un mémoire ?
Le choix du pronom dépend de la discipline et des spécificités académiques. En sciences dures, privilégiez la voix passive ou le "nous” pour une approche objective. En sciences molles, le "je” est souvent acceptable pour mettre en avant vos analyses personnelles. Assurez-vous simplement de rester cohérent.
Puis-je utiliser le ‘je’ dans un mémoire ?
Oui, vous pouvez utiliser "je” dans un mémoire, surtout dans les sciences humaines ou sociales, où l’analyse personnelle est valorisée. Cela permet de clarifier vos réflexions et positions. Cependant, assurez-vous que cela respecte les attentes de votre discipline et restez cohérent dans votre choix de pronom.
Comment mentionner une personne dans un mémoire ?
Pour nommer une personne dans un mémoire, utilisez son nom complet lors de la première mention, suivi de son titre académique si pertinent. Par la suite, vous pouvez utiliser son nom de famille. Évitez les prénoms pour maintenir un ton formel et académique.